Le 5 février, nous avons discuté du budget au conseil municipal. Voici mon intervention, orientée vers le sens plus large et la responsabilité sociale d’un budget. Merci Madame la Maire, chers collègues municipaux et conseillers ! Je veux dire quelque chose de petit en 3 points :
- plus personnel
- plus précisément
- une petite conclusion
1. J’ai un immense respect pour cet exercice et pour les personnes qui y ont beaucoup travaillé, ce pour quoi je tiens à les remercier chaleureusement. Jamais dans ma vie bien remplie je n’ai eu le droit, le devoir et la responsabilité de discuter et de décider d’une telle somme d’argent. C’est pourquoi je voudrais le présenter brièvement dans le contexte dans lequel je vis, en tant que nouveau venu, les discussions budgétaires. J’ai vécu assez souvent dans des pays et des endroits où les gens n’avaient pas d’argent ou où il leur manquait beaucoup de choses. Cela m’a changé ainsi que ma vision de la vie. Ce qui m’impressionne particulièrement ces jours-ci, c’est la formidable opportunité que nous avons ici, dans la ville, de pouvoir compter sur des ressources financières aussi énormes ! Et puis il est évident pour moi que nous réfléchissons à la façon dont nous pouvons protéger ce grand contexte macro favorable, comme Maurice Bauer et Laurent Mosar l’ont bien précisé dans leurs interventions. Après tout, leurs réflexions sur la place financière et la situation financière mondiale m’ont été extrêmement intéressantes. Jusqu’à présent, j’ai toujours examiné un budget principalement du point de vue de ce qu’on pouvait en faire. Ici, je vois à quel point il est important de le sécuriser. J’appelle simplement cela de la realpolitik. Les moyens financiers que nous donnons à la ville servent à construire un contexte dans lequel les personnes dont nous avons la responsabilité peuvent se développer et vivre heureusement. Avec cela, nous avons une énorme responsabilité, à mon avis. Mais cela vous fait aussi prendre conscience des atouts et des limites d’un budget. Ses points forts : qu’avec ces moyens financiers, nous pouvons éliminer beaucoup de soucis des gens (et il peut y en avoir un grand, un grand nombre, auxquels nous devons rester très attentifs) et que nous donnons aux gens les conditions pour qu’ils se sentent à l’aise dans le ville. Parce qu’ils aiment vivre ici. Et derrière le budget, pour moi, le grand objectif m’apparaît, peut-être la grande vision, espérons-le, pas une utopie, qui en fin de compte ne peut plus être saisie en chiffres et en euros : à savoir une coexistence heureuse, quelque chose comme un grand communauté à être; où nous vivons la ville comme une patrie dans laquelle tout le monde est le bienvenu : une ville dans laquelle il n’y a pas d’injustice sociale, où les plus aisés pensent aussi volontairement à ceux qui ont eu moins de chance dans la vie. Une ville qui motive à s’engager dans la coexistence. Et puis on arrive soudain à tout ce qu’un tel budget devrait permettre, sans avoir à dépenser d’argent : chaque oreille qui écoute, chaque main tendue, chaque sourire et bonjour, chaque idée et tout volontariat et toute participation, etc. et ainsi de suite, tout ce qui, comme dirait Fernand Wark, fait que la vie vaut la peine d’être vécue. 2. Aux chiffres du projet de budget et aux domaines qui me concernent particulièrement : les affaires sociales, la jeunesse et le sport. J’ai pris connaissance des informations sociales de la fonction budgétaire « Protection Sociale » avec par exemple les postes budgétaires « Seniors », « Intervention sociale », « Intégration » et « Jeunesse », et de la fonction budgétaire « Logement ». Je sélectionne quelques éléments. Chez « Seniors », je suppose que les Honoraires de consultation externe font référence à une étude pour la téléalarme et je voulais me demander si j’ai raison et qu’est-ce qui est étudié exactement. La modernisation des locaux du Konviktsgaart est prioritaire ; c’est absolument le bienvenu. Pour la « jeunesse » : les 25 000 € déjà prévus au budget 2017 seront désormais investis en 2018 pour la maison des jeunes de Cents. Cela aussi est absolument bienvenu. Il ne faut pas oublier que les jeunes sont en avance sur nous à bien des égards, par exemple en termes d’idées nouvelles, de numérisation et de participation (comme cela apparaît désormais clairement dans le cadre des forums de jeunesse, comme on a pu le lire dans le dernier magazine City), et que nous n’avons pas seulement une vision de leur avenir, mais aussi une vision de notre processus d’apprentissage commun et de leur propre développement actuel. Dans « l’intervention sociale » pour les « dépenses extraordinaires », l' »aménagement d’une halte de nuit provisoire » dans la Eecher Strasse est prévu, et je voudrais savoir pourquoi il est provisoire et comment il continuera. Il se distingue également sous « Intégration et besoins spécifiques » le poste élevé de 900 000 € pour le « centre de communication pour personnes sourdes et personnes malentendantes », que je souhaite expressément souligner. Dans la construction de logements, nous sommes à 20 753 000 € pour 2018. Il y a de très beaux projets là-bas, et il est important que nous continuions à garder un œil sur les principes de décentralisation et de « mixité sociale » dans la construction de logements sociaux et abordables. Nous soutenons tout ce qui conduit à une augmentation substantielle de ce montant dans les années à venir et nous y accordons une très haute priorité. Il existe un certain nombre de vis de réglage que nous pouvons tourner, comme par ex. que nous sommes actionnaires du SNHBM, de la table ronde sur l’accélération des procédures, de la coopération avec l’AIS. Concernant le sport : il joue actuellement un très grand rôle avec la construction du stade national de football et avec le déménagement du Service des Sports. Il est souhaitable que les grandes infrastructures continuent d’être accompagnées d’une promotion active du sport, comme j’en ai fait l’expérience par exemple samedi dernier à Belair lors des finales de coupe de volley-ball organisées par GYM Bouneweg. Et nous vous permettra sûrement de faire une petite excursion dans la culture et de vous réjouir du fait que nous contribuons au financement du nouvel orgue de la cathédrale. Non seulement parce qu’il s’agit d’un grand instrument avec une énorme tradition, mais aussi parce que la cathédrale reste un lieu qui, indépendamment de son intérêt religieux, continue de représenter un centre névralgique de la ville. 3. Ma petite conclusion : je fais partie de ceux qui soutiennent ce budget. Je fais partie de ceux qui soutiennent particulièrement tous les efforts supplémentaires dans le secteur social. Et je fais partie de ceux qui souhaitent que nous, en tant que Ville de Luxembourg, jouions un rôle pionnier en matière de politique sociale et nous donnions les moyens financiers de le faire. Je souhaite que nous continuions à élargir notre savoir-faire ici et à le partager avec d’autres villes et communes. Parce que je pense que nous devons élaborer une politique sociale intelligente qui aide les personnes dans le besoin et qui, en même temps, soit également orientée vers la bonne coexistence de nous tous. Je vous remercie beaucoup !